Rapidement je suis charmé. Bucharest est une ville agréable et le temps est propice à la parcourir en de longues balades. Vie estudiantine et activités économiques, cafés-concert et opéra, beaux quartiers pavillonnaires et vieux-centre abimés occupés par des artistes, bâtisses historiques ayant échappées à la folie de l'ancien dictateur ou au contraire bâtiments pharaoniques construits sous ses ordres ; la ville a de quoi rassasier un touriste en besoin de visites. Moi je mélange tourisme et ... devinette : promenade au hasard et sans hâte, errance lente et sans direction précise, état de tranquillité où on laisse ses humeurs aller aux courants de la contemplation, mi-ébahi mi-concentré, à l'opposé du stress ; cet état qui m'est chère, vous l'avez reconnu ? la flânerie bien sûr. Tout près de mon auberge il y a un très joli parc où je me plaie à passer le temps à écouter les gens discuter dans cette langue que je ne comprends pas mais qui sonne pourtant familière à mon oreille : le roumain est une langue d'origine latine qui sonne parfois comme le portugais et où l'on retrouve des mots et formes grammaticales du français, de l'italien et de l'espagnol.
Tant que je vous parle de détails culturels je dois vous préciser la différence entre roumains et roms. Parfois la confusion est faite, mais roumain correspond au nom de la population de la Roumanie, alors que roms est un des noms donnés à ceux qu'on nomme parfois aussi tziganes, ou gitans, manouches etc, c'est-à-dire un peuple de nomades originaire des Indes et aujourd'hui éparpillé en différentes communautés de l'Inde à l'Atlantique (communautés qui ont souvent mauvaises réputations car on les juge sur des rumeurs ou sur les actes de quelques mauvaises brebis : encore un bel exemple de notre inaptitude à accepter la différence). Même s'il existe des communautés roms en Roumanie, les deux sont donc bien distincts.
C'est début mai et les beaux-jours arrivent avec leurs lots de festivités. La Roumanie est riche en festival de toute sorte et j'aurai la chance de profiter du festival Europafest à Bucharest (Jazz, pop, blues et musique classique) et du très reconnu festival international de Jazz de Sibiu.
En effet je ne resterai pas à Bucharest, l'appel du grand air se fait sentir et je partirai pour la Transylvanie avec comme points de chute : Brasov et Sibiu.
La Transylvanie est renommée pour son lien avec le comte Dracula, roman fantastique publié en 1897 par Bram Stoker à une époque où le thème des vampires faisait succès. L'auteur n'a jamais mis les pieds dans la région, mais les nombreux châteaux la parsemant se prétaient bien à l'histoire et le mythe évoluant a voulu faire d'un roi du 15ème siècle fameux pour sa longue résistance aux armées turques, Vlad Tepes dit l'empaleur (car sa torture préférée était d'empaler ses prisonniers de guerre), le personnage central du mythe des vampires : Dracula en personne ! La légende est un bon filon touristique et plusieurs châteaux ont été transformées en demeures plus ou moins ''officiels'' ou ''officieuses'' du terrible comte. Mais la Transylvanie ne se résume pas à ça, car ses nombreux châteaux sont d'abords des témoignages remarquables de l'époque médiéval où l'on peut découvrir l'histoire de cette région qui a longtemps résisté aux conquérants ottomans. La Transylvanie est aussi une province agréable parcourue de forets où vivent encore à l'état sauvage les plus grandes populations d'ours et de loups d'Europe. Brasov en est son centre touristique.
Sibiu est un peu plus à l'ouest, mais tout aussi connue que Brasov. Je préférai la première, en particulier grâce à Camille et Marcus, une française et un allemand, respectivement ébéniste et charpentier, que je rencontrerai au festival de Jazz. Ils me conseilleront la visite du Musée ASTRA : fantastique village des techniques et bâtisses de la Roumanie traditionnelle.
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