20/05/2008

Au revoir la Chine

Itinéraire : Kunming - Dali - Lidjiang - Gorge du saut du tigre - Guanzhou - Yangshuo - Hong-Kong

Durée : 1 mois et demi

Monnaie : le yuan (1 euro = 10 yuans )


"La Chine, c'est l'Europe du 18ème siècle ; c'est une bande de fermier qui a pris le pouvoir et imposé cet empire ; c'est la fin de notre monde où l'Inde périra sous le Sida, l'Afrique continuera d'être exploitée et nous nous vieillirons dans le désuet. Les occidentaux en Chine : ce sont des esclaves honorés !" Voici une façon de voir les choses, c'est une anglaise émigrée à Hong-Kong qui m'en a fait part. Pas totalement infondée d'ailleurs : dans les campagnes chinoises, où vit la majorité de la population (il y aurait 750 millions de paysans en Chine), les conditions de vie sont au niveau technologique proches de celles qui existaient au 18eme siècle en Europe ; la révolution socialiste y a eu lieu grace à une grande part de la population des campagnes engagées dans l'armée rouge contre le Guomindang (parti nationaliste au pouvoir de 1911 à 1949) qui offrait - contre profits - les terres chinoises aux occidentaux colonisateurs ; la Chine est l'un des pays au taux de croissance le plus fort au monde, avant l'Inde et alors que l'Afrique reste en grande partie instable et exploitée par les occidentaux ; et enfin, en Chine, oubliez le "prestige" que l'occidental a souvent dans les pays "en développement", là-bas les gens sont impassibles et vous laissent tranquille.

La Chine c'est une histoire immense, avec plus de 16 dynasties qui se sont suivies de 2200 avant JC. jusqu'en 1911. C'est une civilisation qui la première à cultiver le thé et consommé de la crème glacée, et qui utilisait déjà le papier, l'imprimerie, la poudre à canon, et la boussole alors que nous en n'étions qu'au Moyen-age. La Chine est un puits de différences, c'est le pays du Confucianisme, du Taoisme et où, on l'oublie trop souvent, le Bouddhisme a connu un temps un essor important. C'est le pays de la politique de "l'enfant unique", du géant barrage des Trois-gorges, des villes moyennes dépassant le million d'habitant, etc. La Chine aussi a connu son lot de souffrance, dont l'invasion japonaise sous laquelle a été commis de nombreuses atrocités au cours de la seconde guerre mondiale. C'est aussi une partie de notre histoire que nous connaissons mal : par son lien fort avec les conquérants mongols qui eux-même sont venus chatouiller les frontières de l'Europe, ou encore par le commerce légendaire de la route de la soie puis par les échanges commerciaux de navires marchands.

Si je vous parle de ce pays, je ne peux éviter de parler du Communisme. Et pourtant, en comparaison à son histoire, celui-ci n'occupe qu'une place très récente puisque Le Parti Communiste chinois n'est au pouvoir que depuis 1949. Extérieurement il est connu le plus souvent par plusieurs événements qui ont lieu de symboles : le "grand bond en avant", la "révolution culturelle", "les cents fleurs" ou encore les manifestations de la place "Tianamnen". Et pourtant, à la base le Communisme est "une conception de société sans classe, une organisation sociale sans État, fondée sur la possession commune des moyens de production"(cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Communisme). Le Communisme est aujourd'hui decrédibilisé et même pire, diabolisé, parce qu'on le juge et l'a jugé sur les applications qu'en on fait certains gouvernements avec les dérives dictatoriales que l'on connait. Je ne veux pas faire l'apologie d'un système que je connais mal, mais je veux réfuter cet acharnement qui incite à toujours montrer le Communisme comme la pire des tares et un fleau à absolument éviter. Ce, au profit, bien généralement, d'un autre système qui à l'inverse en profite pour s'auto-amnystier de ses fautes et se sanctifier - souvent en faisant mine d'être indissociable de la démocratie -, je veux parler du Liberalisme. Ce n'est pas le système qui est mal en soi mais l'application qu'en ont fait les hommes, les idées ne doivent pas périr sous les actes de fous.

L'Histoire nous apprend des leçons et nous permet de revenir aux origines autant qu'aux ramifications construisant la complexité d'un problème actuel (ex : Tibet/Chine ; Israel/Palestine). Au regard de l'histoire il n'y a jamais un parti qui ait tort ou raison ; on y apprend les erreurs à ne pas répéter - et qu'on continue pourtant régulièrement à reproduire - mais les réponses aux conflits actuels se trouvent dans la capacité à tirer un trait sur les rancunes du passé pour accomplir un dessein de paix dans le présent et peut-être assurer l'avenir. Notre plus grande erreur est de nous laisser infecter par les méfaits du passé comme combustible de notre souffrance et de notre haine, et de répéter ainsi inlassablement les mêmes erreurs plutot que d'en tirer des leçons de progrès. C'est notre plus grand défi d'homme puisqu'il consacrerait notre réelle capacité d'apprendre.

Dans les faits et pour revenir à la Chine, le collectivisme de survie s'y transforme de plus en plus vite en un individualisme consumériste. Avec la "mondialisation" nous prenons mieux conscience de son poids, mais la Chine n'est pas née en un jour, et sa force n'est pas une nouveauté. Aujourd'hui lorsqu'on s'y ballade on peut voir les deux géants de la grande-consommation - Wal Mart et Carrefour - installer leurs bases : la guerre du marché chinois ne fait que commencer !

1 commentaire:

Marie-Laure a dit…

C'est vrai qu'on associe bien vite Chine et communisme. Je n'avais pas réalisé que son arrivée était aussi récente dans le pays.

J'espère que ta traversée de l'Europe se passe bien ;o)