28/05/2008

Istanbul

Lorsque je décolle de Hong-kong je ne suis pas mécontent de quitter l'Asie. Mauvaise impression qui est due aux dernières images que j'ai de Hong-kong : des énormes barres d'immeubles dortoirs peuplant les banlieues éloignées du centre-ville. Hong-kong est fantasque aussi bien dans son centre-ville digne d'un parc d'attraction pour adulte où les manèges sont les innombrables centre commerciaux, que dans sa banlieue sans nulle autre pareil dans ce que j'ai pu voir de part le monde où les buildings d'habitations flirtent avec des sommets qui feraient pâlir notre "fameuse" tour Montparnasse...

Je quitte l'Asie pour rejoindre l'Europe. Cette Asie bien trop mystérieuse et provocante pour que je reste sur cette dernière impression, cette Asie dont j'aurai seulement effleuré les mystères creusant un peu plus ma curiosité sans la satisfaire, saisissant au fil des événements les sourires et bons moments autant que les apprentissages du voyage à la dure où marchander et se méfier sont les maître-mots, ou encore les indices subtils et volatiles qui me permettront de mieux me faire une idée du continent.

Je retrouve l'Europe, dans sa partie la plus orientale, au bord du Bosphore, le détroit qui sépare l'Europe de l'Asie : d'un coté Istanbul-Ouest ville qui balance entre modernité occidentale et traditionalisme musulman, et de l'autre Istanbul-Est sur les terres d'Asie qui ouvrent les portes de la Turquie vers le Moyen-orient.
Je retrouve aussi Nicolas que j'avais quitté il y a trois mois de ça et avec qui je passerai plus d'une semaine à partager bons moments de flânerie et de discussion (notre sujet de prédilection : les articles du Monde Diplomatique !).
Je retrouve des marques et des repères que j'avais perdu et qui - je dois l'avouer - me manquaient. Je redécouvre l'odeur du pain chaud et je foule des ruelles pavées que dévorent de leurs pas des passants pressés.

Istanbul est une cité légendaire dont le nom raisonnait dans ma tête pour son histoire (d'abord appelée Byzance, devenue Constantinople, puis Istanbul) et pour son actualité (division nationale entre laïque et musulmans, volonté d'entrée dans l'Union-Européenne, dynamisme culturelle). La parcourir et la vivre m'a donné matière à perpétuer son mythe : rencontres surprises, imaginaire historique stimulé, moment familiale et retour aux racines :

- Rencontre surprise parce que j'y ai rencontré dans la rue, au milieu de la foule du quartier de Beyoglu, Ayse que j'avais connu en Espagne il y a maintenant près de deux ans lorsque j'y faisais mon S.V.E (Service Volontaire Européen : cf http://www.injep.fr/IMG/pdf/FICHEaction2bis-2.pdf). Sans que je sache comment, elle me reconnut, puis m'emmena dans des lieux loin des chemins touristiques et en particulier à un concert de musique tzigane dont je garde un magnifique souvenir.
Rencontre aussi surprise d'une équipe espagnole de Hockey Subaquatique venue pour participer au championnat d'Europe de ce sport (que j'ai pratiqué l'année dernière). Vous ne connaissez pas le Hockey Subaquatique ?? Et pourtant la France vient une nouvelle fois de gagner les championnats du monde. Imaginez deux équipes de six joueurs s'affrontant en apnée au fond d'une piscine, équipés de masques, palmes et tubas et poussant un palet à l'aide d'une petite crosse de 30cm de long...c'est ca! (voir les vidéos sur http://www.hockeysub.com/default.html)

- Imaginaire historique stimulé par l'incroyable richesse de la ville qui est en elle-même un monument à visiter. Chaque quartier a son histoire, chaque rue a sa particularité, chaque pâté de maison a son monument. On ne compte plus les mosquées magnifiques et visibles a l'autre bout de la ville par leurs minarets d'où l'on entend cinq fois par jour chanter l'appel à la prière. Des fascinantes citernes romaines aux hammams vieux de 3 siècles (où les masseurs se passionnent à grogner pour vous mettre dans l'ambiance ottomane ! jusqu'au moment où ils vous serrent la pogne en insistant pour avoir un pourboire...), du musée Ayasofya (ancienne église devenue mosquée puis musée) où le Mihrab (lieu indiquant la direction de la Mecque dans les mosquées) est au pied d'une mosaïque du Christ et de la Vierge vieille de 1000 ans, au palais de Topkapi où l'on se prend à imaginer sultans, eunuques noirs et femmes esclaves venants de tout l'empire, déambuler dans les couloirs du somptueux Harem.

- moment familiale avec mon père et ma sœur venus me retrouver pour une semaine en plein Pâques orthodoxe pour lequel nous assisterons à certaines cérémonies. Et retour aux racines dans la culture grecque anciennement très présente a Istanbul et qui partage - malgré les tensions politiques - certains points communs avec la Turquie, en particulier gastronomiques : petits pains circulaires au sesame, kebabs, baklavas...

Deux belles semaines a Istanbul, puis départ pour la Roumanie

20/05/2008

Au revoir la Chine

Itinéraire : Kunming - Dali - Lidjiang - Gorge du saut du tigre - Guanzhou - Yangshuo - Hong-Kong

Durée : 1 mois et demi

Monnaie : le yuan (1 euro = 10 yuans )


"La Chine, c'est l'Europe du 18ème siècle ; c'est une bande de fermier qui a pris le pouvoir et imposé cet empire ; c'est la fin de notre monde où l'Inde périra sous le Sida, l'Afrique continuera d'être exploitée et nous nous vieillirons dans le désuet. Les occidentaux en Chine : ce sont des esclaves honorés !" Voici une façon de voir les choses, c'est une anglaise émigrée à Hong-Kong qui m'en a fait part. Pas totalement infondée d'ailleurs : dans les campagnes chinoises, où vit la majorité de la population (il y aurait 750 millions de paysans en Chine), les conditions de vie sont au niveau technologique proches de celles qui existaient au 18eme siècle en Europe ; la révolution socialiste y a eu lieu grace à une grande part de la population des campagnes engagées dans l'armée rouge contre le Guomindang (parti nationaliste au pouvoir de 1911 à 1949) qui offrait - contre profits - les terres chinoises aux occidentaux colonisateurs ; la Chine est l'un des pays au taux de croissance le plus fort au monde, avant l'Inde et alors que l'Afrique reste en grande partie instable et exploitée par les occidentaux ; et enfin, en Chine, oubliez le "prestige" que l'occidental a souvent dans les pays "en développement", là-bas les gens sont impassibles et vous laissent tranquille.

La Chine c'est une histoire immense, avec plus de 16 dynasties qui se sont suivies de 2200 avant JC. jusqu'en 1911. C'est une civilisation qui la première à cultiver le thé et consommé de la crème glacée, et qui utilisait déjà le papier, l'imprimerie, la poudre à canon, et la boussole alors que nous en n'étions qu'au Moyen-age. La Chine est un puits de différences, c'est le pays du Confucianisme, du Taoisme et où, on l'oublie trop souvent, le Bouddhisme a connu un temps un essor important. C'est le pays de la politique de "l'enfant unique", du géant barrage des Trois-gorges, des villes moyennes dépassant le million d'habitant, etc. La Chine aussi a connu son lot de souffrance, dont l'invasion japonaise sous laquelle a été commis de nombreuses atrocités au cours de la seconde guerre mondiale. C'est aussi une partie de notre histoire que nous connaissons mal : par son lien fort avec les conquérants mongols qui eux-même sont venus chatouiller les frontières de l'Europe, ou encore par le commerce légendaire de la route de la soie puis par les échanges commerciaux de navires marchands.

Si je vous parle de ce pays, je ne peux éviter de parler du Communisme. Et pourtant, en comparaison à son histoire, celui-ci n'occupe qu'une place très récente puisque Le Parti Communiste chinois n'est au pouvoir que depuis 1949. Extérieurement il est connu le plus souvent par plusieurs événements qui ont lieu de symboles : le "grand bond en avant", la "révolution culturelle", "les cents fleurs" ou encore les manifestations de la place "Tianamnen". Et pourtant, à la base le Communisme est "une conception de société sans classe, une organisation sociale sans État, fondée sur la possession commune des moyens de production"(cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Communisme). Le Communisme est aujourd'hui decrédibilisé et même pire, diabolisé, parce qu'on le juge et l'a jugé sur les applications qu'en on fait certains gouvernements avec les dérives dictatoriales que l'on connait. Je ne veux pas faire l'apologie d'un système que je connais mal, mais je veux réfuter cet acharnement qui incite à toujours montrer le Communisme comme la pire des tares et un fleau à absolument éviter. Ce, au profit, bien généralement, d'un autre système qui à l'inverse en profite pour s'auto-amnystier de ses fautes et se sanctifier - souvent en faisant mine d'être indissociable de la démocratie -, je veux parler du Liberalisme. Ce n'est pas le système qui est mal en soi mais l'application qu'en ont fait les hommes, les idées ne doivent pas périr sous les actes de fous.

L'Histoire nous apprend des leçons et nous permet de revenir aux origines autant qu'aux ramifications construisant la complexité d'un problème actuel (ex : Tibet/Chine ; Israel/Palestine). Au regard de l'histoire il n'y a jamais un parti qui ait tort ou raison ; on y apprend les erreurs à ne pas répéter - et qu'on continue pourtant régulièrement à reproduire - mais les réponses aux conflits actuels se trouvent dans la capacité à tirer un trait sur les rancunes du passé pour accomplir un dessein de paix dans le présent et peut-être assurer l'avenir. Notre plus grande erreur est de nous laisser infecter par les méfaits du passé comme combustible de notre souffrance et de notre haine, et de répéter ainsi inlassablement les mêmes erreurs plutot que d'en tirer des leçons de progrès. C'est notre plus grand défi d'homme puisqu'il consacrerait notre réelle capacité d'apprendre.

Dans les faits et pour revenir à la Chine, le collectivisme de survie s'y transforme de plus en plus vite en un individualisme consumériste. Avec la "mondialisation" nous prenons mieux conscience de son poids, mais la Chine n'est pas née en un jour, et sa force n'est pas une nouveauté. Aujourd'hui lorsqu'on s'y ballade on peut voir les deux géants de la grande-consommation - Wal Mart et Carrefour - installer leurs bases : la guerre du marché chinois ne fait que commencer !

10/05/2008

Introduction

Bonjour et bienvenu(e),

Voici donc le nouveau site où j'écrirai mon journal à votre intention, là où j'essayerai de vous faire partager un peu de ce voyage. Pourquoi changer de lieu et effacer photos et anciens messages sur l'autre site ? Il faudra le demander au webmaster qui a décidé de m'en interdire l'accès pour la publication et qui a effacé ce qui lui semblait "superflu"...

A part la forme, le fond ne change pas. Je continuerai à vous donner des nouvelles régulièrement (d'ailleurs j'ai du retard, faut que je rattrape ça !)

A bientôt.
Christophe